The cost of saving lives: Complications arising from prehospital tourniquet application.
Rittblat M, Gendler S, Tsur N, Radomislensky I, Ziv A, Bodas M. | Acad Emerg Med. 2025 May;32(5):532-541
DOI: https://doi.org/10.1111/acem.15070
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Keywords: Aucun
ORIGINAL ARTICLE
Introduction : Uncontrolled hemorrhage is a leading cause of preventable death in trauma. Tourniquets (TQs) are commonly used to control bleeding in the prehospital setting, although their application is associated with risks. Therefore, this study aimed to identify complications arising from TQ use and to examine contributing risk factors.
Méthode : This retrospective observational study reviewed the medical records of adult trauma casualties (>18 years) hospitalized at Chaim Sheba Medical Center (SMC) between 2010 and 2020 who had a TQ applied in the prehospital setting. The primary outcome was the rate and type of complications. Logistic regression analyses identified risk factors using demographic, injury, and clinical data.
Résultats : From 2010 to 2020, a total of 84 trauma casualties with documented prehospital TQ application were hospitalized at SMC. Of these, 20 (23.81%) experienced TQ-related complications, including local infection, compartment syndrome, and thromboembolism. The average TQ application time was 44.2 min, with no significant difference between those with and without complications. However, significant differences were noted in the mechanism of injury (MOI), wound contamination levels, indications for TQ application, and initial blood test results (p < 0.05). Logistic regression analyses revealed length of stay (LOS) and injuries from falls were significantly associated with the development of complications.
Conclusion : This study found that a significant trauma in prehospital settings requiring TQ application is associated with a high rate of complications. Early complications, including local infections and compartment syndrome, were more frequent, whereas late complications like thromboembolism and muscle atrophy were less common. The findings suggest that factors such as the MOI and wound contamination may contribute to these complications, yet after applying multivariate regression, LOS and falls were the only variables found to be significantly associated with the development of complications. These findings underscore the need for further research comparing casualties with and without TQ application.
Conclusion (proposition de traduction) : Cette étude a montré qu'un traumatisme important en milieu préhospitalier nécessitant la pose d'un garrot est associé à un taux élevé de complications. Les complications précoces, notamment les infections locales et le syndrome des loges, étaient plus fréquentes, tandis que les complications tardives, comme la thrombophlébite et l'atrophie musculaire, étaient moins courantes. Les résultats suggèrent que des facteurs tels que le mécanisme de la blessure et la contamination de la plaie peuvent contribuer à ces complications, mais après avoir appliqué une régression multivariée, la durée du séjour et les chutes ont été les seules variables à être significativement associées au développement de complications. Ces résultats soulignent la nécessité de poursuivre les recherches en comparant les blessés avec et sans garrot.
Commentaire :
Schéma corporel montrant la zone anatomique et les proportions de l'application du garrot dans la cohorte étudiée.
Glenohumeral dislocation: An update for the emergency physician.
Benhamed A, Miossec A, Bonnet M, Tazarourte K, Emond M.. | Ann Fr Med Urgence. 2025 mai-juin:15(3):161-169
DOI: https://www.jle.com/10.1684/afmu.2025.0627
Keywords: Luxation de l’épaule ; Prise de décision clinique
MISE AU POINT
Editorial : La luxation de l’épaule est un motif de consultation fréquent aux urgences, principalement chez les hommes jeunes, mais également chez les femmes plus âgées. La luxation antéro-inférieure est la forme la plus fréquente, souvent due à un traumatisme indirect porté à un membre en abduction, rotation externe et en extension. Les récidives sont fréquentes, avec des facteurs de risque incluant l’âge, le sexe masculin et la présence de lésions associées. Le diagnostic est avant tout clinique et sur la base de la règle de décision clinique Fresno-Québec il semble possible de ne pas avoir recours de façon systématique à une radiographie avant la manœuvre de réduction afin d’éliminer une fracture associée. Cependant une radiographie post-réduction reste nécessaire. La performance de l’échographie au chevet pour confirmer le diagnostic et la bonne réduction de l’épaule est excellente. Plusieurs techniques de réduction existent, cependant aucune ne semble supérieure. Un facteur de risque majeur d’échec de la réduction est le retard dans le traitement. Certaines techniques pourraient avoir l’avantage de ne pas nécessiter de sédation procédurale. L’anesthésie intra-articulaire semble être une alternative efficace et sécuritaire qui pourrait être privilégiée en cas de contre-indication à une sédation procédurale. Après réduction, il est recommandé d’immobiliser l’épaule pour une durée de 2 à 4 semaines chez le patient jeune et de 1 à 2 semaines chez le patient plus âgé afin d’éviter le développement d’une raideur articulaire. Enfin, les patients devraient être systématiquement référés en chirurgie orthopédique et particulièrement ceux présentant des complications ou des facteurs de risque de récidive.
Conclusion (proposition de traduction) : La luxation de l’épaule est une pathologie fréquemment rencontrée aux urgences, nécessitant une prise en charge rapide et appropriée. Le diagnostic est avant tout clinique et une radiographie n’est probablement pas nécessaire en cas d’épisode récurrent atraumatique peu importe l’âge du patient, ou après un traumatisme à faible énergie chez un patient jeune. Un examen neurovasculaire consigné dans le dossier médical est indispensable avant et après réduction, dont le succès sera objectivé par des radiographies de contrôle. Les techniques de réduction et les options d’analgésie sont variées et doivent être choisies avec soins et adaptées à chaque patient.
Intravenous vs intraosseous administration of drugs for out of hospital cardiac arrest: A systematic review and meta-analysis.
Saad M, Sohail MU, Waqas SA, Ansari I, Gupta A, Jain H, Ahmed R. | Am J Emerg Med. 2025 May;91:100-103
DOI: https://doi.org/10.1016/j.ajem.2025.02.029
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Keywords: Drug administration; Emergency medicine; Intraosseous access; Intravenous access; Out-of-hospital cardiac arrest; Randomized controlled trials; Survival outcomes; Vascular access; meta-analysis.
Article
Introduction : Out-of-hospital cardiac arrest (OHCA) is a leading cause of global mortality. Timely drug administration via vascular access is critical, with intravenous (IV) and intraosseous (IO) routes being the primary options. Current guidelines prefer IV access but recommend IO when IV access is delayed. This systematic review and meta-analysis of randomized controlled trials (RCTs) evaluated the clinical effectiveness of IO compared to IV access in adults with OHCA.
Méthode : A comprehensive search of PubMed, Scopus, and Cochrane databases through November 2024 identified RCTs comparing IO and IV drug administration in OHCA patients aged ≥18 years. Outcomes included 30-day survival, sustained return of spontaneous circulation (ROSC), survival to hospital discharge, and survival with favorable neurological outcomes. Pooled odds ratios (ORs) with 95 % confidence intervals (CIs) were calculated using a random-effects model.
Résultats : Three RCTs comprising 9293 patients were included. No significant differences were found between IO and IV routes for 30-day survival (OR: 1.00, 95 % CI: 0.76-1.34, p = 0.98), sustained ROSC (OR: 1.08, 95 % CI: 0.97-1.21, p = 0.18), survival to hospital discharge (OR: 1.03, 95 % CI: 0.84-1.25, p = 0.80), or favorable neurological outcomes (OR: 0.93, 95 % CI: 0.77-1.13, p = 0.49).
Conclusion : IV and IO access routes demonstrated comparable outcomes for survival and neurological function in OHCA. These findings support the flexibility to prioritize the most practical route in emergency settings, particularly when IV access is delayed or challenging. Further research should explore patient-level outcomes and health economic implications.
Conclusion (proposition de traduction) : Les voies d'accès IV et IO ont donné des résultats comparables en termes de survie et de fonction neurologique lors d'un arrêt cardiaque extrahospitalier. Ces résultats confirment la nécessité de donner la priorité à la voie la plus pratique dans les situations d'urgence, en particulier lorsque l'accès IV est retardé ou difficile. Des recherches supplémentaires devraient explorer les résultats au niveau du patient et les implications économiques pour la santé.
Commentaire : Nouvelle pierre au débat sur la voie d’administration des médicaments dans l’arrêt cardiaque depuis les recommandations de 2021. Le débat est loin d’être tranché. Il est à noter qu’une forte hétérogénéité (I2 > 50 %) a été observée pour la survie à 30 jours.
Pour la voie intra-osseuse, l’abord humérale semble bien être à privilégier, ce qui n’a pas été abordé ici. Il manque une grande étude multicentrique pour répondre définitivement à la question.
Enfin, la voie IM pour la première dose d’adrénaline vient de s’inviter au débat !